Andy Warhol est la figure emblématique du mouvement pop-art et est certainement l’artiste le plus connu du XXème siècle.

Des débuts modestes

Andy Warhol de son vrai nom Andrew Warhola est né le 6 aout 1928 à Pittsburgh. Ses parents étaient ruthènes (groupe ethnique des pays de l’Est) et originaires de l’actuelle Slovaquie. Son enfance est simple et modeste, son père est ouvrier et sa mère fait quelques travaux domestiques chez les voisins. A l’âge de neuf ans, en 1937, il contracte une maladie infectieuse qui atteint le système nerveux, la chorée. Il reste alité pendant plus de deux mois. C’est durant cette période qu’il commence à s’intéresser à la photographie, à la peinture et qu’il développe sa sensibilité artistique. Par la suite, il collectionne frénétiquement des photos dédicacées de stars et de personnalités qui sont devenues par la suite les sujets de sa création.

Il est diplômé du Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh en 1949 et obtient un Bachelor of Fine Arts, l’équivalent d’une licence d’arts plastiques. La même année, il s’installe à New York avec Philip Pearlstein.

Warhol, New York et le début de la gloire

Andy est rapidement reconnu en tant que dessinateur publicitaire et collabore avec des prestigieux magazines tels que Vogue, Glamour, Harper’s Bazaar ou The New Yorker. Il devient vite la coqueluche de toute la ville grâce à ses créations délirantes qui bousculaient tous les codes conformistes de l’époque.

En 1952, il expose pour la première fois à la Hugo Gallery et remporte un vif succès.

Les années 1960 marquent un tournant dans sa carrière. Cette période est dominée par le capitalisme et le libéralisme poussés à l’extrême aux Etats Unis. La consommation devient massive et les medias sont de plus en plus nombreux et Warhol veut appliquer toutes ces évolutions à son art. Il détourne des symboles forts des Etats-Unis, le dollar, le coca qui étaient très présents dans l’imaginaire collectif.

En 1962, il participe à une exposition intitulée The New Realists à New York avec entre autres Roy Lichtenstein, Yves Klein et Niki de Saint Phalle.

Warhol commence à explorer la sérigraphie. Cette technique était habituellement réservée à l’industrie graphique, comme par exemple pour les panneaux de signalétique, le textile, la publicité…  Il souhaite que ses œuvres perdent leur dimension artistique et ne deviennent que de simples objets de consommation. Il cherche à désacraliser l’art. C’est à cette période qu’il crée ses premières toiles avec des objets du quotidien comme « Coca Cola » ou la Campbell Soup qui comptent aujourd’hui parmi ses oeuvres les plus emblématiques.Andy voulait rendre l’art « jetable » pour qu’il ne soit plus réservé seulement aux élites.

Warhol est également fasciné par les grandes icônes du cinéma hollywoodien depuis son plus jeune âge et par l’importance qu’elles ont dans la culture populaire. Il tombe fou amoureux de Marilyn Monroe. Il réalise des nombreux portraits sérigraphiés à son image après sa mort. Outre Marilyn, il réalise également des portraits d’Elisabeth Taylor, Nathalie Wood pour le cinéma, puis, plus tard, Michael Jackson, Mick Jagger, Grace Kelly, Mao, Jackie Kennedy, Debbie Harry…

La Factory : berceau du pop art

En 1964, Warhol crée la Factory, son atelier, véritable usine d’art. Une chaine de production à créer de l’art. Warhol s’y entoure de personnalités toutes plus atypiques les unes que les autres, un microcosme artistique, créatif, provoquant. Ce lieu est appelé Silver Factory car Warhol avait demandé à son ami Billy Name de recouvrir tous les murs et les sols d’aluminium et de peindre tout le mobilier en argenté. Toutes les oeuvres de Warhol produites à cette période ont été créées entre ses murs.

Au milieu des sixties, il annonce qu’il abandonne l’art pictural pour se consacrer uniquement à la réalisation de films. Ce qu’il ne fera jamais. Il arrive à conjuguer les deux, il est le réalisateur de plus de 60 films. Ses films reprennent le principe de la sérigraphie : Warhol dupliquait les bobines et les assemblait à la suite. Pour l’anecdote, le film **** (Four Stars) présenté en décembre 1967 dure plus de 25 heures.

 

 

De plus, il enregistre toutes les conversations qui ont lieu à la Factory, et réalise pendant deux ans les « Screen Tests », ce sont de courts portraits des habitués des lieux. Warhol produit également le groupe Velvet Underground. C’est lui qui a réalisé la pochette de l’album « The Velvet Underground & Nico » avec la banane qui est maintenant mondialement connue. C’est un échec commercial mais Brian Eno aurait dit « Le premier album des Velvet Underground n’a été vendu qu’à 10000 exemplaires, mais chacun de ceux qui l’ont acheté a fondé un groupe. »

 

 

 

 

En 1968, il est victime d’une tentative d’assassinat par Valerie Solanas, ancienne résidente de la Factory et féministe engagée. Warhol reste plus de deux mois à l’hôpital pour récupérer de ses blessures, il a été touché au poumon, à la ratte, à l’œsophage et au foie. Il devra porter un corset toute sa vie.

 

En 1969, le premier numéro d’Interview, une revue mensuelle de cinéma, est publié. Il est géré par Warhol Entreprises, Inc.

 

L’apogée de la gloire

Les années 70 sont encore une période de succès pour l’artiste. Il réalise la pochette de l’album Sticky Fingers des Rolling Stones qui a été élu en 2003 meilleure pochette d’album de tous les temps par VH1. Warhol réalise de plus en plus de portraits sur commande et devient la coqueluche de la jet set.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est invité partout dans le monde pour produire des portraits, en Chine, en Iran… Des rétrospectives des ses œuvres et des expositions sont organisées aux quatre coins du globe.

Avec un crâne trouvé dans une brocante à Paris, il réalise la série « Skulls » en 1977.

Durant les années 80, Warhol se lie d’amitié avec la nouvelle génération d’artistes et joue un rôle de mécène auprès d’elle, notamment Keith Harring ou encore Jean-Michel Basquiat. En 1985, The Campbell Soup Company fait appel à lui pour réaliser une série de peintures pour promouvoir leur nouveau produit, une gamme de soupes lyophilisées.

Ses œuvres se vendent à des prix complètement dingues et les musées les rachètent à tour de bras. New York devient la capitale mondiale de l’art contemporain et Warhol en est le souverain. La CIA a joué un rôle important dans cette ascension fulgurante. En effet, elle incitait les musées européens à acheter en priorité des oeuvres d’artistes américains pour lutter contre l’hégémonie culturelle du Vieux Continent dans le cadre de la lutte contre la Guerre Froide.

Le 20 février 1987, il rentre au New York Hospital sous le nom d’emprunt de Bob Robert pour une bénigne opération de la vésicule biliaire. Il meurt deux jours plus tard, le 22 février.

Ses œuvres et son influence

 

Pour ses portraits, Andy Warhol avait mis au point un procédé unique. A partir d’un négatif obtenu d’une photo prise avec un Polaroid, il coloriait, déchirait, peignait jusqu’à ce que le résultat lui plaise. La Factory créait ces milliers de portraits à la chaine qu’il signait ensuite de sa main.

 

Andy Warhol a eu une influence considérable sur l’art contemporain, le design… De nombreux artistes sont ses successeurs comme par exemple, Keith Harring. David Bowie interprétait l’artiste aux 200 perruques dans un film retraçant la vie de Jean-Michel Basquiat, son protégé. Son look excentrique, son style de vie déjanté, son homosexualité assumée ont contribué à sa légende et ont fait de lui l’artiste le plus connu aujourd’hui. De nombreuses rétrospectives sont régulièrement organisées partout dans le monde et un musée lui est consacré à Pittsburgh, sa ville natale.

Rappelons que notre partenaire Cadopix, propose aux internautes de créer un tableau comme Andy Warhol à partir de photos numériques, et ce directement sur Internet en quelques secondes.

Google+