Bridget Riley - Movement in square (1961)

L’Op Art ou Optical Art, l’Art Optique en français est mouvement artistique qui tire ses origines dans les années 1930 et les théories visuelles dressées par de nombreux artistes de l’époque. Cependant, ce mouvement est réellement apparut dans la fin des années 1950, grâce à des artistes tels que Vasarely ou Mavignier.

L’Op Art : les caractéristiques

 

L’art Optique cherche à déstabiliser l’œil de ceux qui contemplent l’œuvre, ainsi cette technique artistique s’appuie sur des illusions d’optiques. Les artistes souhaitent donner une impression de mouvement au spectateur, ils désirent que leurs œuvres donnent l’impression de bouger, qu’elles soient capables de déboussoler celui qui les regarde. Ainsi, ils produisent seulement des toiles abstraites, les artistes jouent avec les règles de la perception visuelle, et tentent de modifier notre vision. L’œil est alors appréhendé comme moteur de l’œuvre. Les artistes leaders du mouvement abordent alors un thème controversé, celui de la réalité de la perception visuelle, l’Op Art permet de nous interroger sur la perception de nos sens, comme Kant qui s’interrogeait déjà sur la possible tromperies de ces derniers, l’art optique permet de mettre en perspective le fait que nos sens ne sont pas entièrement fiables car ils peuvent se faire berner par des illusions.

Victor Vasarely - Cheyt pyr (1970-71)

L’Op Art : les techniques

 

Bridget Riley - Cataract 3 (1967)

Afin de donner cette illusion de mouvement, les artistes de l’Op Art utilisent de nombreuses techniques, l’impression de mouvement est donné par la superposition de lignes, un fort contrastes de couleurs, la mise en place de trames (tout comme Roy Lichtenstein utilisait la trame dans le pop art). L’oeuvre alors donne une impression de profondeur, de 3D, pour celui qui la regarde. Une toile d’art optique semble vibrer, onduler alors qu’elle est absolument statique. En effet, un mouvement qui se rapproche de l’Op Art : l’Art cinétique utilise des moteurs afin de donner un réelle mouvement aux toiles, tandis que l’Op Art se contente de produire des œuvres immobiles. L’art Optique utilise uniquement des formes géométriques, des ronds, des carrés, des triangles pour insuffler un mouvement à l’œuvre.

 

L’Op Art : une volonté particulière

 

Victor Vasarely - VAS03 (1969)

Les artistes de l’Op Art désirent que le spectateur rentre en interaction avec la toile, en effet, il est l’acteur principal de l’œuvre. Il peut se déplacer afin d’avoir une perspective différente, selon les points de vues afin d’appréhender la toile de façon variée. Devant de l’Op Art, le spectateur participe pleinement, il s’interroge sur sa réalité, et sur la perception qu’il a des œuvres. Vasarely, le père du mouvement avait une conception de l’art particulière qu’il a transmis dans ses toiles. En effet, pour lui l’Op Art est une forme démocratique d’art, Vasarely souhaitait rendre l’art accessible à tous, que les spectateurs soient éduqués ou non, qu’ils soient sensibles aux questions artistiques ou non, l’artiste ne souhaitait pas qu’il y ai dans ses œuvres des symboles artistiques que seules quelques individus auraient put déchiffrer. Il a souhaité placer les individus devant des formes, des couleurs afin que tous soit égal devant l’art et que chacun puisse l’apprécier et l’interpréter à sa manière.

L’Op Art : une influence notable

 

Une collection inspiré par l'Op Art

L’Op Art bien qu’étant un mouvement qui fut relativement court, (seulement quelques années) a laissé son empreinte dans divers domaines. En effet, l’Op Art a été le véritable précurseur de l’art informatisé, ainsi l’art Optique possède encore aujourd’hui de fortes influences dans la création graphique. Ce mouvement a aussi marqué l’industrie de la mode profondément puisqu’elle s’est emparée de certains motifs du courant afin de produire encore aujourd’hui des vêtements et des objets design. L’architecture également à puisé de l’inspiration dans le mouvement de l’Optical Art, en effet Vasarely souhaitait intégrer la beauté plastique à l’architecture, en jouant sur les couleurs.

La fondation Vasarely à Aix en Provence

L’Op Art : un mouvement universel

 

Si l’Art Optique est né en Europe et notamment à Budapest, il s’est internationalisé rapidement. En effet, c’est grâce au Bahaus, une grande école d’art Allemande que s’est développé le mouvement. Grâce aux différentes études sur la perception de la couleur, la diffusion des principes de cette école à permis notamment à Vasarely de concevoir sa vision de l’art. C’est grâce à une exposition au MoMa à New York en 1955 que l’Op Art s’est véritablement popularisé dans le monde, face aux toiles déstabilisantes, les spectateurs qui subissaient une expérience visuelle toute nouvelle ont été rapidement conquis.

Bridget Riley -De service (1994)

L’Op Art : une révolution

 

Victor Vaserely - Duo2 (1967)

En voulant démocratiser l’art, et le rendre accessible à tous les individus Vasarely et ses confrères ont révolutionnés la vision de l’art, et se sont imposés en rupture avec les règles classiques. Cette idée de démocratisation est très proche de la volonté des artistes pop art, et au final quand on regarde bien, entre le pop art et l’op art, il n’y a qu’un lettre de différence. En effet, l’Op Art n’utilisait aucuns symboles et de ce fait, ne revendiquait pas de profondeur spirituelle spécifique, les artistes s’intéressait davantage à déstabiliser le spectateur de façon physique. La novation essentielle dans le mouvement était avant tout la place du spectateur dans l’œuvre d’art, ainsi il fut à l’origine entre autre de la véritable rupture qui créa l’art contemporain.

L’Op Art : les artistes

 

De nombreux artistes ont portés ce mouvement novateur, cependant Victor Vasarely est considéré comme l’artiste majeur du courant, et même parfois appelé le père de l’Op Art. On compte aussi parmi les artistes majeurs, l’anglaise Bridget Riley et son œuvre Continuum (1963) qui permet au spectateur de « pénétrer » dans la toile. Yvaral (Jean-Pierre Vasarely), le fils de Victor Vasarely et co-fondateur du GRAV (Groupe de recherche d’art visuel), et aussi Jesús-Rafael Soto qui lui aussi a voulu mettre le spectateur au centre de l’oeuvre d’art grâce aux « Pénétrables ».

Jesús-Rafael Soto "Pénétrables"

Bridget Riley - Continuum