Percept Gallery met à l’honneur jusqu’au 12 juillet 2013, le street artiste parisien L’Atlas à travers une exposition nommée Géodésie. L’occasion idéale pour faire un retour sur l’œuvre de cet artiste contemporain à l’univers pictural si particulier.
Julien Dedet, L’Atlas
L’Atlas de son vrai nom Jules Dedet, est né en 1978 et grandit au sein d’une famille venant du milieu cinématographique : un père ingénieur du son, une mère monteuse son, un oncle chef opérateur et une belle-mère actrice. C’est donc naturellement qu’il s’essaie à l’audiovisuel. Mais durant les années 90, Jules préfère se consacrer au graffiti, un art qu’il découvre grâce à l’essor de la culture urbaine telle que le hip hop, le breakdance ou le rap.
Rapidement fasciné par l’histoire de l’art et de l’écriture, il étudie la calligraphie dans différents pays comme le Maroc, l’Egypte ou la Chine. Ce qui lui permettra de développer une véritable identité typographique dans le monde du street art.
L’Atlas nous fait découvrir son univers pictural singulier, géométrique voire même futuriste et comme son exposition le suggère, son univers est géodésique. A travers ses nombreux voyages il désire allier l’esthétisme oriental avec la technique occidentale. Par sa neutralité de couleur, l’Atlas cherche la pureté en nous proposant des œuvres en noir et blanc. Il privilégie également les lignes droites afin de jouer sur les contrastes et créer des œuvres d’une grande luminosité. Ces dernières attirent immédiatement notre attention et nous soumettent à un parcours hypnotique.
Ayant pour support les murs des villes, l’artiste se rend rapidement compte que ses nombreux séjours au commissariat de police n’étaient pas des plus plaisants. Il exprime par la suite son art sur les sols, puisqu’il n’y avait pas encore de loi sur ces derniers.
Voici les symboles les plus récurrents dans le travail de L’Atlas :
La boussole : c’est tout d’abord une manière d’écrire le nom de l’artiste à travers un signature graphique dissimulée au centre de l’oeuvre. Mais la boussole a aussi une utilité autre que l’esthétisme, elle indique le nord et met ainsi en rapport la ville et l’habitant. En effet, elle fait voir la ville de haut et offre un pas de recul et un moment d’arrêt dans la course quotidienne des habitants. Elle nous invite à la pause et à une réflexion sur l’orientation de ces derniers : qu’est-ce qu’on fait de notre vie, où va-t-on ? L’Atlas utilise le gaffer (ruban adhésif) afin de désorienter les habitants qui ne savent plus si la boussole est une signalétique de la ville ou l’œuvre d’un artiste.
La boussole
Le labyrinthe : Il est en réalité une métaphore de la ville et permettent de compléter l’utilité de la boussole. Cette dernière correspond à l’homme et le labyrinthe à la ville. Pour L’Atlas : « Au sens premier, le labyrinthe, ce sont ces palais grecs où dès que tu entrais, tu étais déjà perdu – une façon de montrer le pouvoir sur le peuple. La ville, finalement, c’est l’apogée du système qui te perd. ». Quelques années plus tard, L’Atlas travaille en collaboration avec des villes sur des projets artistiques. Il peut alors faire découvrir ses œuvres à très grande échelle, comme par exemple le labyrinthe sur la place du Capitole à Toulouse. Le labyrinthe prend alors tout son sens quand nous pouvons marcher dedans, en effet la grandeur et la complexité de ce dernier est davantage visible lorsque nous sommes à l’intérieur.
Le labyrinthe sur la place du Capitole à Toulouse
Le logogramme : L’Atlas joue de plus en plus sur notre vision, il nous pousse à fournir un effort optique pour déceler l’intérêt de ses œuvres. Le logogramme est l’exemple parfait pour traduire cet effort. Au premier abord les toiles de l’artiste vous paraissent juste abstraites et composées de traits verticaux blanc sur fond noir, mais une fois qu’on à la clé et qu’on arrive à percevoir une lettre, il y a une persistance de l’œil nous permet de voir apparaître « L’Atlas ».
Logogramme « L’Atlas »
Une autre œuvre de l’artiste fait appel à l’illusion d’optique. Si vous percevez un damier gris, orange et rouge, l’intérêt de cette œuvre se trouve au moment où vous plissez les yeux pour déceler le logogramme de l’artiste.
Après avoir fait découvrir son univers dans les rues des villes aux pieds de ses spectateurs, L’Atlas nous invite à le découvrir d’une nouvelle manière, dans les galeries d’art.
Percept Gallery – Géodésie
Percept Gallery – Géodésie
Percept Gallery
16 rue de l’Arbre Sec
69001 Lyon 1er
Tél.: 04 78 58 32 27
Jusqu’au 12 juillet 2013
Leave a Reply